PEINTURE À L'HUILE
Des fusains ou des crayons pastels gris ou bruns pour les ébauches.Des couleurs à l'huile en tubes : blanc de titane ; noir (au choix) ; bleu phtalo ; bleu outremer ; vert phtalo ; vert oxyde de chrome (pas "vert de chrome" !) ; jaune cadmium ou imitation moyen (primaire) ; rouge de cadmium ou imitation foncé ou rouge de quinacridone ; rouge vermillon ; ocre jaune ou équivalent ; ocre rouge ou équivalent. (Je donne ici une gamme simplifiée pour démarrer.) Des médiums, car contrairement à une idée fausse fort répandue, il est très mauvais d'ajouter de l'huile de lin crue à la peinture à l'huile en tube (qui en contient souvent déjà presque trop). On travaille donc la peinture à l'huile avec un médium qui se compose de résines dissoutes dans une essence, d'huiles généralement cuites, parfois de sels siccatifs améliorant le séchage, et parfois encore d'autres ingrédients lui conférant une texture spécifique. Les médiums sont donc des produits complexes liquides, gélatineux ou pâteux qui remplissent plusieurs fonctions : permettre un confort de mise en œuvre en donnant à la pâte une consistance souhaitée, régler le temps de séchage de la peinture, donner un aspect particulier à la couche picturale (satinée, mat, en relief, léché, tiré, etc.) et enfin, assurer une bonne conservation du tableau. Je conseille pour commencer un produit comme le Rembrandt 083 ou le Liquin (séchage plus rapide). Je vous indiquerai éventuellement d'autres médiums selon l'aspect que vous voudrez donner à votre peinture (transparence, matière...), mais l'un de ces deux là est suffisant pour apprendre à travailler. De l'essence de térébenthine et/ou de l'essence de pétrole. Lorsqu'on exécute une peinture à l'huile en plusieurs étapes, on veille à ce que les couches soient de plus en plus grasses (on dit que l'on peint "gras sur maigre") Pour cela, on commence le tableau soit avec seulement de l'essence (dont il ne restera aucune trace après évaporation) soit avec un médium que l'on aura pris soin d'alléger en y ajoutant une certaine quantité d'essence. Au cours des étapes successives la quantité d'essence sera de plus en plus réduite et l'on finira avec un médium plus gras et plus lent à sécher. Selon les médiums et l'usage qui en est fait, il est préférable d'utiliser plutôt de l'essence de térébenthine ou plutôt de l'essence de pétrole (white-spirit) Ces essences sont beaucoup plus onéreuses dans leur version "artistique" que dans leur version "bricolage", car elles sont dans le premier cas raffinées avec un plus grand soin. Néanmoins, vos premières peintures ne souffriront guère d'un usage de térébenthine ou de white-spirit de droguerie ou de grande surface commerciale. Exigez cependant au moins de la térébenthine "pure gemme". Attention, cette essence si précieuse au peintre se conserve mal : maintenez ce liquide à l'abri de l'air, par exemple dans des petits flacons de verre hermétiques et pleins. Bien entendu, il ne faut pas oublier que ces solvants sont hautement inflammables et par ailleurs irritants pour les voies respiratoires si vous en faites usage intensif dans un petit espace mal ventilé.Des spatules, des brosses et des pinceaux comparables à ceux qui sont indiqués pour la peinture acrylique. Cependant, on complétera ici les pinceaux fins en poils synthétiques par quelques pinceaux fins en martre n° 4 ou 6 qui seront absolument indispensables pour tous les détails.Des supports identiques à ceux indiqués pour l'acrylique. Il en va de même pour la palette.Du vernis provisoire et du vernis à retoucher, sans confondre les deux. Une peinture ne doit être vernie que lorsqu'elle est sèche à cœur (et non seulement au toucher), ce qui, selon l'épaisseur de la couche picturale prend six mois à un an. On peut cependant généralement poser un vernis provisoire, après un ou deux mois. Ce vernis provisoire est simplement un vernis allégé (contenant donc davantage de solvant) comme ceux que proposent la plupart des marques sous l'appellation de vernis à retoucher. Cette appellation est trompeuse, car un vernis à retoucher est plutôt un produit permettant de "remouiller" une couche picturale sèche afin de poser une nouvelle couche de peinture en assurant une bonne liaison entre les deux couches ; et pour cela, la plupart des peintres bien informés préfèrent utiliser simplement un jus de médium très dilué (en pratique, le médium qu'ils emploient dilué dans 5 fois plus d'essence de pétrole, par exemple). Une plus grave confusion encore provient de l'appellation "vernis à peindre", qui désigne en fait... un médium, donc un produit à utiliser en mélange avec les couleurs lors de l'exécution du tableau : le "vernis à peindre" ne doit donc pas du tout être utilisé comme vernis !Un vernis final que l'on choisira plus ou moins brillant selon le rendu souhaité. Pour un aspect brillant mais non clinquant, utilisez par exemple le "surfin" 1186 de Lefranc & Bourgeois (il en existe une version récente qui est anti-UV) ou le vernis "Van Gogh" de Talens. Si vous préférez un aspect mat, utilisez le vernis mat correspondant à la référence 828 de Lefranc & Bourgeois ou le vernis "Van Gogh mat" de Talens. Il existe bien d'autres marques excellentes et je ne vous cite celles-ci que parce qu'on les trouve facilement et parce que j'en ai vérifié la fiabilité. Ces vernis ne jaunissent pas car ils sont fabriqués à partir de résine acrylique. Pour pouvoir choisir un vernis correctement en fonction du rendu désiré, il faut simplement connaître sa composition et les propriétés de chaque ingrédient. Cela s'apprend aussi.Et encore des chiffons !